Nicolas Moro
3 oct. 20211 Min
es humbles et flattait les puissants
Il fit réprimer des émeutes de la faim
Sans aucun regret dans la violence et le sang
De toutes les idées, de tous les ralliements
Tous les reniements, toutes les compromissions
Il obtînt un portefeuille au gouvernement
Il reçut les honneurs et les décorations
On fleurit les statues des hommes sans scrupule
Des types assoiffés de pouvoir et d’argent
L’histoire ne retient que le nom des crapules
Pas de postérité pour les honnêtes gens
Il passa par les armes au nom de la patrie
Ces messieurs qui voulaient s’en retourner chez eux
Il mata la révolte et les mutineries
Quand on fait l’omelette on doit casser les œufs
C’est inlassablement qu’il su livrer bataille
De son état-major, à l’abri du canon
Menant les hommes comme on mène du bétail
On fit baptiser des avenues à son nom
On fleurit les statues des hommes sans scrupule
Des types assoiffés de pouvoir et d’argent
L’histoire ne retient que le nom des crapules
Pas de postérité pour les honnêtes gens
Ils étaient ouvriers ou simples paysans
Enlisés dans la boue et grelottant de froid
Ils entendaient les râles des agonisants
Ils attendaient l’assaut paralysés d’effroi
On leur parlait d’honneur, de glorieux sacrifice
Tandis que devant eux, pris dans les barbelés
Pourrissait le cadavre d’un père ou d’un fils
Ils dorment anonymes sous les champs de blé
On fleurit les statues des hommes sans scrupule
Des types assoiffés de pouvoir et d’argent
L’histoire ne retient que le nom des crapules
Pas de postérité pour les honnêtes gens